La céramique 14 mai 1968

Croquis - ART_INTERNATIONAL XII-2001
Croquis - ART_INTERNATIONAL XII-2001

«…J’ai cherché quelque chose de moins chargé que prévu puisque le granit sombre <opalescent> doit remplacer le marbre blanc. J’ai laissé de chaque côté un gris clair qui pourra jouer avec les parois d’acier inoxydable et qui, ainsi, en diminuant le contraste, affirmera moins les verticales de droite et de gauche et laissera aussi toute sa force au rythme libre des bleus et des noirs. D’autre part, ce fond gris clair évitera l’assombrissement qu’aurait provoqué un fond sombre en contraste avec le marbre et l’inox, comme je l’avais envisagé tout d’abord. La composition étant groupée au milieu de la céramique, le lobby sera centré sur ce contraste et la partie pleine (bleus, bleus-noirs et noirs) jouera avec les deux vides que forment les couloirs à droite et à gauche (vers les ascenseurs et l’extérieur). La forme bleue en haut, à droite de la céramique, jouera avec les formes des deux luminaires de plastique blanc du plafond des couloirs droite et gauche.
Quant aux rythmes et aux couleurs, j’ai surtout pensé à ce
que tu me suggérais: quelque chose de puissant et sobre, grave et joyeux à la fois… »

 Pierre Soulages – Lettre à William Lescaze, 21 mai 1967

 

Notes sur la création de la céramique

Croquis - ART_INTERNATIONAL XII-2001Esquisse
1967. – L’esquisse est conçue en fonction du bâtiment, du lieu où doit se trouver la céramique, de son entourage formel, des couleurs. des matières des murs, des plafonds, du sol. Ce n’est pas une peinture que l’on exécutera en céramique, mais plus exactement un projet tenant compte des essais faits préalablement dans la matière qui sera employée pour le réaliser, et également des qualités propres de la céramique et des impératifs qui seront ceux de la réalisation.
Le projet présenté aux propriétaires du building, la réalisation commence.

Réalisation
La terre a été « chamottée », c’est-à-dire mélangée crue à une terre cuite réduite en petits fragments.
Cette terre ainsi travaillée est étalée sur un sol plat en une surface plus grande que celle de la céramique terminée.

2002 Le Plazza

 

À propos the Soulages Mural for N°1 Oliver Plaza

«It all started with Sam Kootz (who retired recently to write a book on his life as an art dealer). I wish he had not retired. He ran, until a couple of years ago, one of the most interesting and lively galleries in New York.
And that’s where I met my first Soulages—and from time to time more Soulages. My wife and I got quite excited about his work and though we are not collectors, we decided to buy a Soulages. It hangs today in our living room and for all these years every time I walk by it, it gives me a great deal of pleasure, and much stimulation.

When I began to develop the first floor plan of No. 1 Oliver Plaza, since a sort of island housing six elevators seemed to be the most natural and satisfying solution of at least one-half of the vertical transportation for the building, the resulting two end walls, necessarily blank, one north, one south of that island standing there in the middle of the lobby, began to haunt me—implore me to find a significant treatment for them: rightly so. They could not be left to the usual finish with marble or stainless steel. They had to do more for the building. They had to welcome the tenants and their visitors and, if possible, they had to clearly reaffirm the natural marriage of arts and architecture.
I thought and thought and dreamt about that end wall facing Sixth Avenue and I decided to recommend Soulages for it.
Oliver Tyrone—my clients—agreed to retain Soulages right from the start. This has been a unique personal experience. It’s the first time in my professional life that clients have al lowed me to create with an artist right from the beginning of the concept of a building. (Usually, that is if I am lucky, the best I have been able to achieve is to get my client to somewhat reluctantly add a sculpture or a mural after the building has been fully planned, perhaps half built, but alas that’s not the way to do it.) Hooray for Oliver Tyrone and hooray for Soulages’ contribution to a true Renaissance expressive of Pittsburgh’s aspirations.»

William Lescaze, F.A.I.A., Sharon, August 23, 1967